It’s in our hands – Björk

Chanson/musique : Björk
Concert enregistré le 16 décembre 2001 au Royal Opera House de Londres.
Harpe : Zeena Parkins
musique électronique : Matmos
Chef d’orchestre : Simon Lee
Orchestre : Il Noveciento Orchestra
Chœur : Greenland choir

Parce que c’est une chanson « donne la patate »

Parce que c’est Björk, une artiste toujours en recherche, ultime, intense

Parce qu’en concert, elle est incroyable, une boule d’énergie que l’on sent envahir la salle, littéralement

Parce qu’elle n’a pas de limite pour créer : le bas de sa robe est constituée d’anneaux dont le son s’intègre à la musique, la chorale du Groenland chante d’habitude des chants folkloriques, le groupe Matmos fait de la musique électronique sans être connus du grand public, Zeena Parkins à la harpe électrique, un orchestre philarmonique… et tout ça donne un concert inoubliable

Japon, mon amour…

japonIl m’est particulièrement difficile en se moment de regarder les actualités.

Je n’ai rien envie de savoir de plus.

Je ne réaliserai jamais mon rêve en allant au Japon. Ce japon n’est plus désormais.

C’était bien sûr un japon fantasmé.

Celui de l’esthétisme, du rapport à la nature, à l’art si délicat et si intense, ce sens du beau qui va jusque dans l’assiette, cette quête du sens qui va jusque dans les jardins. Celui des anime et de la hifi et des raves sur fond de Fuji-Yama. Celui des manga et des estampes, celui des haïku et de Goldorak.

Celui que je pensais enfin aller rencontrer en 2013, pour fêter hanami l’année de mes 40 ans (puisque tout le monde me dit de mettre de côté les sous que je ne dépense plus en cigarettes). Aller pique-niquer sous une pluie de pétales de fleurs, j’en rêve depuis plus de 20 ans.

Je me dis que la nation qui a surmonté Hiroshima et Nagasaki devrait s’en sortir. Mouais. Pas convaincant pour deux sous. A l’heure actuelle, des hommes sont en train d’essayer de faire en sorte qu’une centrale ne leur pète pas à la figure. Il est fort à parier qu’ils le font en sachant qu’ils se condamnent  en même temps. La terre tremble, la planète change d’axe. Et au milieu de tout ça, autant d’individus qui doivent survivre à ce traumatisme. C’est à l’autre bout du monde. Ça pourrait être chez nous. Ce n’est pas maintenant, où tout se passe, qu’on peut savoir ce qu’il adviendra de ce pays à la fois ouvert et très secret, fascinant parce que jamais totalement compréhensible pour un non japonais.

Et puis je pense à elles. Mes deux correspondantes avec qui j’ai eu tant de plaisir à partager, mais que j’ai perdues de vue parce que comme tout le monde, je me laisse happer par le quotidien. Je leur ai envoyé un mail.

Le tien Yuki est revenu avec la mention « cette adresse internet n’existe plus ». Je n’ai pas d’autre moyen de te contacter.

Le tien Tomoko est visiblement arrivé je ne sais où. Je me souviens de notre rencontre à Paris. Ton voyage de noces.  Tu avais pris une soirée pour me rencontrer. Ton mari si charmant. Tes parents qui m’avaient impressionnés ; les regards attendri sur mon loulou qui tétait et qui faisait du charme à ta maman et ta belle-mère, ravi de récolter tous les « kawaï » qui lui étaient adressés. Je me souviens de mon émotion quand j’ai vu la photo de ta fille, toi qui pensais que tu n’aurais pas de bébé. J’imagine le pire, j’espère le meilleur.

Et je ne sais pas comment conclure ce post…

Mad World – Michael Andrews et Gary Jules

Parce que parfois j’ai le bourdon et que cette version me parle vraiment

Version originale :  Tears For Fears. Écrite par Roland Orzabal et chantée par Curt Smith. sur l’album The Hurting.

Version de ce soir : Michael Andrews et Gary Jules pour la BO du film Donnie Darko.

Clip de Michel Gondry

 

 

The big Bang Theory

BigBangTheorySérie comique
en cours de production

Leonard
Raj, did you ever tell your sister about the time Sheldon got punched by Bill Gates?
Raj, as-tu jamais raconté à ta soeur la fois où Sheldon s’est fait frapper par Bill Gates ?

Priya :
Oh, God, you’re kidding.
On mon Dieu, tu plaisantes !

Leonard :
Nope. gave a speech at the university. Sheldon went up to him afterwards and said, « Maybe if you weren’t so distracted by sick children in Africa, you could have put a little more thought into Windows Vista. » Bam! Right in the nose!
Nan. Il est venu faire une conférence à l’université. Sheldon est ensuite allé le voir et lui a dit « Si vous n’aviez pas été si distrait par les enfants malades d’Afrique, vous auriez pu vous concentrer un peu plus Windows Vista. »  Et pan! En plein dans le nez!

  Episode 17 saison 4
traduction : ma pomme

Penny (en plein essayage de robes sexy) :
What do you think?

Et ça ?

Amy :
That should display enough of your bosom to attract a new mate, or a hungry infant.
Ça découvre suffisamment tes seins pour attirer un mâle, ou un nourrisson affamé.

Episode 17 saison 4
traduction : ma pomme

Une série découverte grâce à S. qui avait mis un commentaire sur son Facebook. Sois-en encore remerciée !!

C’est l’histoire de deux colocataires et amis, Leonard Hofstadter, un physicien expérimental, et Sheldon Cooper, un physicien théorique, qui voient un jour s’installer dans l’appartement sur le pallier Penny, actrice qui ne trouve pas de rôle et travaille donc comme serveuse, fille jolie et délurée. Les deux colocataires sont des cerveaux, elle n’a pas fini le lycée. Les garçons sont des geek, elle passe ses soirées à sortir.

Léonard est sous le charme… Et invite Penny à venir les rejoindre pour manger, et lui présenter les deux autres membres de la bande de potes, à savoir Howard Wolowitz et Rajesh Koothrappali, qui sont aussi leurs collègues. Evidemment, la confrontation entre la serveuse un brin superficielle et les quatre cerveaux totalement inadaptés à la vie courante entraine quiproquos et situations comiques.

Les personnages sont totalement stéréotypés, ce qui fait le charme de la série.

Les garçons sont des ados attardés, se chamaillant pour savoir qui de Babylon 5 ou de Star Trek est la meilleure série de SF, se rendant à des concours de costumes de personnages de comics books, jouent à des jeux vidéos (et j’en passe !) et ne savent pas comment se comporter avec une jolie fille. Régulièrement ils s’engagent dans des grandes discussions scientifiques et s’emballent dans leurs propos. Penny les regarde comme si elle venait de rencontrer des extra-terrestres. Coeur d’artichaut et pas froid aux yeux, c’est une fille qui vient d’un bled paumée de l’Ohama en espérant faire carrière à Hollywood et qui doit se contenter de rôle minables et de son travail de serveuse.

 Sans-titre-2Léonard est timide qu’il en peu plus, mais finalement le plus « normal de la bande ».

Penny est superficielle, fauchée, et ne comprends pas la moitié de ce que les garçons racontent. (enfin, au départ…)

 Howard porte un faux col-roulé sous toutes ses chemises, a la drague la plus nulle qui soit (graveleuse et toujours à contretemps), vit avec sa mère (juive) avec il entretien une relation totalement tordue, et se plait à croire qu’il est un play-boy. Il est ingénieur, le seul à ne pas être docteur en quelque chose, ce que Sheldon adore souligner.

 Raj est pathologiquement incapable de parler en présence d’une femme. L’alcool lui délie la langue, mais fait de lui un mufle patenté. Son accent est à couper au couteau, et il a parfois des incompréhensions culturelles hilarantes.

 Sheldon est, comme il se plait à le rappeler, un génie d’un QI supérieur à Einstein. Mais c’est aussi un être incapable de comprendre les émotions et les sous-entendus (il fait penser à quelqu’un souffrant du syndrome d’Asperger), donc en total décalage avec le monde qui l’entoure ; ce qu’il l’amène à proférer des horreurs sur/à des gens car il n’a aucun empathie.  Il souffre aussi de tocs et tyrannise tout son entourage avec son emploi du temps immuable, sa peur des microbes, et son obstination à avoir sa place à lui sur le canapé (et là aussi j’en passe !). Il a toujours une anecdote très savante à donner sur tout.(Oui c’est mon chouchou 🙂 )

Cette série est excellente ; c’est la sitcom typique comme seuls les américains peuvent en créer. Format très court (20 mn), une phrase percutante toute les 10 secondes, des situations à mourir de rire et  une valse amoureuse entre Penny et Léonard. Ça fait mouche, et ça donne la pêche !

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Perfect chemistry

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Jeunesse – Young adult

Cécile m’ayant donné son top five du « potentiel masculin » qui fait chavirer les cœurs dans un livre, je me suis dit que j’allais m’amuser à aller les « rencontrer ».

Barons, c’est fait. Dimitri, c’est en cours. Bones, c’est le prochain (enfin il faut que je relise parce que j’ai enfin la suite de la série et que je veux en lire plusieurs avant de vous en parler). J’ai donc casé le bel Alex dans mon emploi du temps d’aujourd’hui, car c’est le seul qui ne fasse pas l’objet d’une série.

La catégorie m’a fait lever le sourcil (le droit pour être précise).  « Young adult ». Oulah… Du Harlequin pour les gamines de 15 ans ? Me v’la bien !!! Et que dire du titre… « Irrésistible alchimie » en français…  Courageuse, je me lance.

Donc c’est l’histoire de Brittany –  petite wasp (*) de 18 ans, grande, blonde, yeux bleus, magnifique (of course !) qui rentre en terminale – et de Alejandro, dit Alex – Chicanos de 18 ans, grand, cheveux noirs, yeux chocolats noirs, magnifique (of course again) – qui rentre en terminale. Tout les sépare donc : origine ethnique, sociale, financière…
Enfer et damnation ! voilà-ti-pas que la prof de chimie décide de les mettre en binôme pour créer un chauffe-main ! (et là je dis : demain, je remercie les instits de mes gosses d’avoir des idées autrement moins créatives).
Chacun à des secrets à cacher (of course again and again)  – elle une mère dépressive et une sœur handicapée ; lui un père assassiné et son appartenance à un gang –
Ces deux là qui n’ont rien à se dire finiront par fusionner (of course again and again and again).

Bon dit comme ça…Mais voilà. Je me dois de faire mon coming-out ce soir… Il faut que j’assume mon :

coeur-artichaut-copie-1 Parce que j’ai  bien aimé le bouquin. La construction est astucieuse : l’histoire est racontée par les deux personnages principaux chacun leur tour. Les chapitres sont très courts, les phrases aussi.  Il y a des passages assez drôles.
Je m’attendais à des pages et des pages de questionnements déchirants quant à leur état d’âme du moment, et bien pas du tout.  C’est l’action qui prime ; bon y’a bien un ou deux passage assez niaiseux (leur soirée d’halloween et l’épilogue).
Mais dans l’ensemble, j’ai été assez touchée par l’histoire qui ne véhicule pas un pathos lourdingue – la relation de Brittany et de sa sœur Shelley est assez jolie.
Ah oui, à priori la version en français a été expurgée de deux petites phrases salaces mais pas bien méchantes…

 Bref, si vous cherchez un bouquin pas prise de tête et qui vous permette de vous relier avec une partie de votre moi-profond (correspondant à votre midinettisme exacerbé) il y a de quoi passer un bon moment.

(*) Qui veut dire « white anglo-saxon protestant »  mais définit aussi (péjorativement) un citoyen américain d’une catégorie sociale privilégiée.

Gagnée par la fièvre…

fever« The fever series »
Urban fantasy

« The darkest hour is before dawn. It isn’t dawn yet. » K.M. Moning
« McKayla is a sweet southern belle who’s being forced to discover there’s steel under all that magnolia, after all » K.M. Moning

Or donc, j’ai décide de me lancer dans l’exploration de la littérature pleine de vampires, de fäes, de loups-garous et autres créatures surnaturelles, de quoi m’évader sans trop me casser la tête. De l’easy-reading à mes yeux. Comme quoi, on a toujours des préjugés… qui ont largement explosés à la lecture du cycle des « Fever ».

Bon, je tente de ne pas vous dévoiler trop de choses sur l’intrigue.

Une jeune femme américaine, MacKayla Lane, 22 ans, post-adolescente qui vit chez ses parents et se satisfait de son travail de serveuse et de ses virées shopping,  de ses 52 flacons de vernis à ongles différents et de ses jupes courtes qui montrent ses jolies jambes, voit sa vie basculer le jour où elle apprend l’assassinat d’Alina –  sa sœur aînée –  partie à Dublin faire ses études universitaires.

Sa sœur lui a laissé un message sur son répondeur de portable – portable qui est tombé dans la piscine le jour de l’assassinat – qu’elle ne découvre qu’après les funérailles. De ce  message dont elle ne comprend pas tout, elle tire la certitude qu’Alina connaissait son assassin.

Persuadée qu’en se rendant sur place, elle obligera la police irlandaise à résoudre promptement le meurtre de sa sœur, elle laisse derrière elle la vie tranquille qu’elle menait dans sa petite ville de Géorgie pour découvrir un Dublin qui recèle bien des mystères…

C’est je trouve la grande force du début ; en introduisant de petits évènements qui viennent perturber le cours d’un récit digne d’un polar,  l’auteure (*) fait progressivement glisser son héroïne dans une autre réalité, un monde où les fäes (appelés seelies pour les fäes de la cour de lumière et unseelies pour la cour des fäes des ténèbres) commencent à se re-manifester après 1000 ans d’une trêve conclue avec les humains.

Je suppose que vous avez déjà eu ce genre de rêve, qui commence banalement, puis se transforme en cauchemar, et vous avez plus ou moins conscience que vous rêvez et vous vous demandez comment ça va se terminer, et s’il y a moyen d’infléchir le cours de ce rêve pour qu’il finisse bien ? (oui je sais, j’ai des nuits parfois très agitées…).

Et bien c’est la réalité de MacKayla qui inexorablement glisse vers un cauchemar dont elle aimerait se sortir. Parce qu’elle se révèle être une sidhe-seer – un humain capable de voir les fäes – cette jeune femme nonchalante, typique de son état du sud des Etats-Unis, doit progressivement se transformer en une guerrière qui se bat à la fois pour sa vie et pour la sauvegarde de l’humanité – menacée par le déferlement des unseelies dans notre monde et de la guerre qui s’ensuivra entre les fäes de chaque cour – tout en désespérant de trouver enfin l’assasin de sa soeur.

Deux hommes croisent très vite son chemin : Jéricho Barons, propriétaire d’une librairie où elle se réfugie alors qu’elle s’est perdue dans un quartier angoissant de Dublin, et V’lane, un seelie. Tous deux lui proposeront leur aide- aide tout à fait intéressée, ils ne s’en cachent pas – dans sa recherche du Sinsar Dhub, un livre qui recèlerait le secret de la magie du roi unseelie… Un pouvoir à ne pas mettre en toute les mains.

Qui sont vraiment ces deux hommes qui lui proposent de faire cause commune dans sa recherche du Sinsar Dhub ? Ils ne livrent rien d’eux ni de leurs desseins, lui recommandent chacun de se méfier de l’autre, sont autant des alliés que des rivaux potentiels, et on tendance à utiliser leur séduction sur elle pour la convaincre. Barons est tout en mystère, renfermé, dans  la distance et l’ironie. V’lane est dans le flirt éhonté, le côté joueur et le clinquant. Deux aimants aux pôles opposés mais potentiellement dangereux, voire mortels. MacKayla doit composer avec eux, en espérant pouvoir tirer son épingle du jeu et atteindre son but, quitte à les coiffer au poteau.

L’autre  grande force du cycle, c’est l’atmosphère : résolument adulte, angoissante, sombre. Limite dérangeante parfois  (je sais, je suis une âme sensible :op).  Les descriptions sont fort bien écrites. Le style est vraiment agréable. Les personnages principaux sont charismatiques, complexes et attachants.

L’évolution du personnage de MacKayla est cohérente : passer de la jeune fille nonchalante du sud à une guerrière déterminée se fait dans la douleur. Elle abandonne au fur et à mesure sa naïveté, ses illusions, sa jeunesse et son insouciance. Elle manque d’être brisée plusieurs fois par son destin ; chaque fois qu’elle se relève, cela laisse une cicatrice indélébile.  Mais cela forge aussi son caractère, l’amène à dépasser ses limites, et à devenir un sacré bout de femme.

Plus on avance dans la série, plus les questions s’accumulent ; et pour une qui trouve sa réponse, deux autres se greffent à l’histoire !

Bref, dès le début de la lecture, vous êtes montés sans le savoir dans un petit wagonnet qui vous emmène sur des montagnes russes au milieu d’un train fantôme :o). Romance il y a, mais ce n’est pas l’essentiel du livre.

Et puis K.M. Moning se fait un malin plaisir de nous laisser à la fin de chaque tome sur un cliffhanger énooorme qui vous fait rugir un « noooon !!! Pas comme ça !! La suiiite, il me faut la suiiite » hystérique !

Le plus dur dans tout ça, c’est que le 5ème tome n’est pas encore traduit et qu’il ne sortira qu’au deuxième trimestre 2011. Perso, j’ai résolu le problème : je l’ai lu en anglais, im-pos-si-ble d’attendre aussi longtemps !

(*) Oui, auteure ce n’est pas très joli. Bon écrivaine ce n’est pas mieux. Mais comme K.M. Moning est une femme …

Elle s’appelait Sarah

affiche-sarahElle s’appelait Sarah
Drame historique
Adapté de Elle s’appelait Sarah écrit par Tatiana de Rosnay
Réalisation Gilles Paquet-Brenn
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Avec: Kristin Scott Thomas (Julia Jarmond), Mélusine Mayance (Sarah), Niels Arestrup (Jules Dufaure), Aidan Quinn (William Rainsferd)

Le film est sorti l’année dernière mais le DVD vient de sortir et je ne peux m’empêcher de vous en parler.

Voici le résumé de la FNAC (c’est bien fait, donc je copie) :
Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l’étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française, au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l’abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.
Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie changer à jamais.

Destins croisés de cette petite fille dans la tourmente de l’histoire et de cette femme à un tournant de sa vie, on passe de l’histoire de l’une à l’histoire de l’autre, frustrés  sur le moment de ne pas en savoir plus sur l’une mais avide de savoir ce qui suit pour l’autre.  Tout au long du film on veut savoir, on redoute de savoir, on espère savoir… et on est surpris.

Kristin Scott Thomas est tout simplement magnifique, forte et fragile à la fois, totalement investie par cette enquête qui l’amène vers un secret de famille (celle de son époux); Mélusine Mayance est formidable dans ce rôle vraiment pas évident pour une petite fille; Niels Arestrup est  tout en pudeur, en retenue et en puissance.

La reconstitution de la rafle du Vél D’hiv est magistrale, ainsi que celle de Drancy. Très vite, je ne me suis plus sentie spectatrice. J’y étais, je sentais ces odeurs de peur, de saleté, de promiscuité, cette chaleur étouffante, j’ai ressenti une angoisse terrible et j’ai commencé à pleurer pour ne m’arrêter que 10 mn après la fin du film. Je sais que le film a été parfois critiqué sur le thème « c’est facile de faire pleurer dans les chaumières avec ce genre de sujet ». Pour ma part, j’ai trouvé que le ton était juste.

Je suis restée sous le choc du film et je ne me résous pas à lire le livre de Tatiana de Rosnay car je suppose que la puissance des mots me chamboulerait tout autant et je n’y suis pas encore prête.

En dehors de l’histoire qui est à la fois belle et épouvantable, formidablement bien écrite, la réalisation toute en retenue fait de ce film une pièce de plus au devoir de mémoire. Parfois une fiction apporte tout autant qu’un témoignage.

Battlestar Galactica

battlestar-galactica-last-supper-2008

 science-fiction
73 épisodes, créée par Ronald D. Moore

 Oui, je sais, je ressors une vieillerie 🙂 Mais attendez que je vous parle de « Star Trek » (teasing de la mort, isn’t it?)

 Battlestar Galactica est une des meilleures séries de SF à ce jour. Et si je le dis, c’est que c’est vrai.

 Le pitch (copié sur wikipédia, c’est bien fait)
Les cylons, robots humanoïdes créés par les humains et dont ils sont devenus les ennemis jurés, ont complètement disparu de l’univers connu depuis la signature d’une trêve une quarantaine d’années plus tôt. Durant ce répit, les humains ont reconstruit leurs mondes (les Douze Colonies), créant de nouveaux vaisseaux et vivant désormais dans une certaine insouciance du passé. Le vieux battlestar Galactica, qui a rendu de fiers services lors de la première guerre contre les cylons, est sur le point d’être démilitarisé et transformé en musée.
C’est le moment que choisissent les cylons pour réapparaître, dotés de nouvelles technologies qui leur permettent de ravager à nouveau les douze colonies humaines. Protégé des virus informatiques ennemis par son obsolescence, seul l’antique Galactica parvient à résister à l’attaque et devient ainsi l’unique escorte militaire d’une flotte spatiale hétéroclite regroupant les derniers survivants de l’humanité. Afin de se donner un nouvel espoir, la flotte de réfugiés part alors en quête d’une mythique treizième colonie qui porterait le nom de « Terre » tandis que les cylons se lancent à leur poursuite, déterminés à les exterminer.

 Bon évidemment, il y a des combats de vaisseaux entre les méchants et les gentils, des histoires d’amour, de haine et de vengeance, des affreux pas beaux robots qui font peur…
Mais (et ce mais est plus qu’important) il y a tellement plus !

L’histoire, l’univers développés sont cohérents, bien pensés. Le début et la fin étaient posés dès le départ, et les digressions de la trame principale ont toutes un but précis.
Les personnages ne sont pas caricaturaux. Ils évoluent constamment,  à travers les épreuves, les doutes. Ils sont attachants ou haïssables à la fois, complexes; ils ne sont pas ce qu’on pense d’eux au départ. Personne ne tire son épingle du jeu. Les acteurs sont bons, ça ne gâche rien.
Cette série foisonne de thèmes qui poussent à réflexion : quelle est le prix du sauvetage de l’humanité ? Comment garder une structure sociale dans un tel chaos ? Quid du libre-arbitre ? Comment émerge une religion monothéiste au milieu d’une religion polythéiste ? Quel est le rôle de la foi, de la science ?
Mention spéciale pour le personnage du Commandant Adama, remarquablement interprété par Edward James Olmos, qui est celui qui m’a le plus touché, par son intensité et son questionnement.

Cette série est sombre, « réaliste », franchement adulte et terriblement humaine.

Parce que Sookie le vaut bien :op

 

True_Blood_haut5Cycle « La communauté du Sud »
Romances paranormales

Me voilà bit-litée ! Et il a fallut que j’attende d’avoir 38 ans !

J’aime beaucoup le cycle « La communauté du Sud » de Charlaine Harris, que Cécile (entre autres) n’a pas aimée. Effet « premier amour » peut-être…

Sookie, télépathe nunuche et non moins barmaid du fin fond de la Louisiane, voit sa vie basculer le jour où Bill, vampire ténébreux de son état, franchit la porte de « chez Merlotte », le bar de Bon Temps, qui fait aussi vaguement restaurant… (Ça c’est du pitch Coco !) Les vampires ont fait leur coming-out, profitant d’une découverte d’un laboratoire japonais qui a créé un sang synthétique pour vivre au grand jour (où plutôt en pleine nuit d’ailleurs). Mais Sookie découvrira au fur et à mesure de ses aventures que ce ne sont pas les seules créatures surnaturelles (ou Cess) à avoir caché leur existence… Bienvenue aux loups-garous, aux panthères-garous, changelings et aux fäes…

Sookie est l’anti-héroïne par excellence. On fait connaissance avec une victime : victime du moletage par son oncle dans son enfance, victime de sa télépathie qu’elle ne contrôle pas (encore) et qui l’oblige à subir les assauts des pensées des gens qui l’entourent… Elle n’a pas pu faire d’études à cause de ce bruit incessant dans sa tête, tout le monde la croit cinglée…. Elle n’aspire qu’à une chose, une vie normale et pépère (ce qui dans un état comme la Louisiane se résume assez à petit mari, petite maison, enfants et vie de femme au foyer).

Mais les vampires ont révélé leur existence. Et en voilà un qui franchit la porte du bar de Bon Temps, bled s’il en faut de la Louisiane. Evidemment il est beau, mystérieux, tout ça tout ça…. Mais ce qui intéresse Sookie c’est avant tout qu’elle rencontre enfin quelqu’un d’aussi anormal qu’elle, ce qui va peut-être briser sa solitude. Bien sûr ils s’aimeront, et bien sûr ça va être compliqué… mais comme je n’ai pas envie de vous spoiler, je ne vais pas développer plus l’intrigue, surtout que j’ai les dix tomes en tête :p

Sookie peut paraitre exaspérante. Dans le tome 1, elle est nunuche, totalement complexée par son don de télépathie, et rapidement traumatisée par un meurtre. Attirée par la différence de Bill, elle tombe sur un autre monde, celui des vampires et des Cess dont elle ne maitrise pas les codes et ne devine pas l’ampleur. Et la politique chez les Cess, ce n’est pas un champ de rose. Les vampires ont l’éternité pour essayer de se trucider entre eux, les garous luttent pour établir leurs territoires, et quand les sorciers se mettent de la partie, les morts tombent en cascade…

Au fur et à mesure de ses aventures, elle s’approprie ce nouvel univers, développe ses compétences télépathiques, et s’il elle ne devient pas Einstein, se monte bien plus maligne que sa blondeur, son obsession du bronzage et son 95 bonnet C ne laisse le soupçonner. Elle s’endurcit tout en essayant de rester humaine parmi les Cess. Son optimisme lui permet de faire face aux épreuves (elle s’en prend plein la figure à longueur de tome la pauvre). Elle se bat pour rester indépendante malgré ses liens de sang vampiresques, ses allégeances à une meute de loups-garous, et ses amours avec Bill et les autres. Parce que Sookie a une vie amoureuse compliquée (forcément). Ici entrent en scène les « potentiels masculins » (ingrédient indispensable, si si si). Mention particulière à Eric, vampire viking cynique et arrogant, aux yeux bleus lapis-lazuli et aux cheveux blondeur de neige (voui je suis scandivophile), ironique, froid, mais chaud comme la braise (si si, il peut faire le chaud-froid).

Si le premier tome de la série est sûrement le plus faible, comme je les ai lu à la suite, je me suis attachée à cette héroïne qui ne cherche vraiment pas à en devenir une, mais qui préfère se coltiner à ce qui lui arrive plutôt que se laisser balloter par les évènements. L’auteur s’amuse avec Sookie, lui donnant un regard décalé et ironique sur sa propre personne et sur ses péripéties. Il y a des passages franchement drôles.

Et puis mine de rien, même si le ton de l’histoire est léger, Charlaine Harris parle dans cette série de sujets un peu plus profonds qu’il n’y parait : il y a un parallèle entre la lutte des vampires pour faire reconnaitre leurs droits civiques et celle des homosexuels aux Etats-Unis, la critique des groupes religieux radicaux, l’évocation du terrorisme intérieur… (Thèmes largement plus développés dans la série télévisée « True Blood », mais j’y reviendrai sûrement dans un prochain article)

Ah oui, dernière chose : je l’avais déjà constaté avec mes séries télévisées préférées, la VO, c’est souvent bien meilleur que la traduction en français….D’autant plus que la première traduction n’a pas respecté les prénoms des personnages donnés par Charlaine Harris, ce qui a été rectifié lors de la réédition, succès de la série télévisée oblige, mais reste franchement désagréable quand on passe d’une version à l’autre des traductions, et qui en dit long sur le respect de l’oeuvre initiale par la maison d’édition…