« The fever series »
Urban fantasy
« The darkest hour is before dawn. It isn’t dawn yet. » K.M. Moning
« McKayla is a sweet southern belle who’s being forced to discover there’s steel under all that magnolia, after all » K.M. Moning
Or donc, j’ai décide de me lancer dans l’exploration de la littérature pleine de vampires, de fäes, de loups-garous et autres créatures surnaturelles, de quoi m’évader sans trop me casser la tête. De l’easy-reading à mes yeux. Comme quoi, on a toujours des préjugés… qui ont largement explosés à la lecture du cycle des « Fever ».
Bon, je tente de ne pas vous dévoiler trop de choses sur l’intrigue.
Une jeune femme américaine, MacKayla Lane, 22 ans, post-adolescente qui vit chez ses parents et se satisfait de son travail de serveuse et de ses virées shopping, de ses 52 flacons de vernis à ongles différents et de ses jupes courtes qui montrent ses jolies jambes, voit sa vie basculer le jour où elle apprend l’assassinat d’Alina – sa sœur aînée – partie à Dublin faire ses études universitaires.
Sa sœur lui a laissé un message sur son répondeur de portable – portable qui est tombé dans la piscine le jour de l’assassinat – qu’elle ne découvre qu’après les funérailles. De ce message dont elle ne comprend pas tout, elle tire la certitude qu’Alina connaissait son assassin.
Persuadée qu’en se rendant sur place, elle obligera la police irlandaise à résoudre promptement le meurtre de sa sœur, elle laisse derrière elle la vie tranquille qu’elle menait dans sa petite ville de Géorgie pour découvrir un Dublin qui recèle bien des mystères…
C’est je trouve la grande force du début ; en introduisant de petits évènements qui viennent perturber le cours d’un récit digne d’un polar, l’auteure (*) fait progressivement glisser son héroïne dans une autre réalité, un monde où les fäes (appelés seelies pour les fäes de la cour de lumière et unseelies pour la cour des fäes des ténèbres) commencent à se re-manifester après 1000 ans d’une trêve conclue avec les humains.
Je suppose que vous avez déjà eu ce genre de rêve, qui commence banalement, puis se transforme en cauchemar, et vous avez plus ou moins conscience que vous rêvez et vous vous demandez comment ça va se terminer, et s’il y a moyen d’infléchir le cours de ce rêve pour qu’il finisse bien ? (oui je sais, j’ai des nuits parfois très agitées…).
Et bien c’est la réalité de MacKayla qui inexorablement glisse vers un cauchemar dont elle aimerait se sortir. Parce qu’elle se révèle être une sidhe-seer – un humain capable de voir les fäes – cette jeune femme nonchalante, typique de son état du sud des Etats-Unis, doit progressivement se transformer en une guerrière qui se bat à la fois pour sa vie et pour la sauvegarde de l’humanité – menacée par le déferlement des unseelies dans notre monde et de la guerre qui s’ensuivra entre les fäes de chaque cour – tout en désespérant de trouver enfin l’assasin de sa soeur.
Deux hommes croisent très vite son chemin : Jéricho Barons, propriétaire d’une librairie où elle se réfugie alors qu’elle s’est perdue dans un quartier angoissant de Dublin, et V’lane, un seelie. Tous deux lui proposeront leur aide- aide tout à fait intéressée, ils ne s’en cachent pas – dans sa recherche du Sinsar Dhub, un livre qui recèlerait le secret de la magie du roi unseelie… Un pouvoir à ne pas mettre en toute les mains.
Qui sont vraiment ces deux hommes qui lui proposent de faire cause commune dans sa recherche du Sinsar Dhub ? Ils ne livrent rien d’eux ni de leurs desseins, lui recommandent chacun de se méfier de l’autre, sont autant des alliés que des rivaux potentiels, et on tendance à utiliser leur séduction sur elle pour la convaincre. Barons est tout en mystère, renfermé, dans la distance et l’ironie. V’lane est dans le flirt éhonté, le côté joueur et le clinquant. Deux aimants aux pôles opposés mais potentiellement dangereux, voire mortels. MacKayla doit composer avec eux, en espérant pouvoir tirer son épingle du jeu et atteindre son but, quitte à les coiffer au poteau.
L’autre grande force du cycle, c’est l’atmosphère : résolument adulte, angoissante, sombre. Limite dérangeante parfois (je sais, je suis une âme sensible :op). Les descriptions sont fort bien écrites. Le style est vraiment agréable. Les personnages principaux sont charismatiques, complexes et attachants.
L’évolution du personnage de MacKayla est cohérente : passer de la jeune fille nonchalante du sud à une guerrière déterminée se fait dans la douleur. Elle abandonne au fur et à mesure sa naïveté, ses illusions, sa jeunesse et son insouciance. Elle manque d’être brisée plusieurs fois par son destin ; chaque fois qu’elle se relève, cela laisse une cicatrice indélébile. Mais cela forge aussi son caractère, l’amène à dépasser ses limites, et à devenir un sacré bout de femme.
Plus on avance dans la série, plus les questions s’accumulent ; et pour une qui trouve sa réponse, deux autres se greffent à l’histoire !
Bref, dès le début de la lecture, vous êtes montés sans le savoir dans un petit wagonnet qui vous emmène sur des montagnes russes au milieu d’un train fantôme :o). Romance il y a, mais ce n’est pas l’essentiel du livre.
Et puis K.M. Moning se fait un malin plaisir de nous laisser à la fin de chaque tome sur un cliffhanger énooorme qui vous fait rugir un « noooon !!! Pas comme ça !! La suiiite, il me faut la suiiite » hystérique !
Le plus dur dans tout ça, c’est que le 5ème tome n’est pas encore traduit et qu’il ne sortira qu’au deuxième trimestre 2011. Perso, j’ai résolu le problème : je l’ai lu en anglais, im-pos-si-ble d’attendre aussi longtemps !
(*) Oui, auteure ce n’est pas très joli. Bon écrivaine ce n’est pas mieux. Mais comme K.M. Moning est une femme …